- Livre : Les Collines d'eucalyptus
- Auteur : DUONG Thu Huong
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- Revue de presse
LUXEMBURGER WORT, Sophie Guinard, samedi 15 février 2014
« Les détours de l’âme »
« Un très beau roman en forme de plaidoyer pour la tolérance. Duong Thu Huong est une remarquable ambassadrice de la culture vietnamienne.
Thanh est au bagne, au fin fond de la jungle vietnamienne. Ce beau et sympathique jeune homme quitte la sauvagerie ambiante pour s’évader en pensée dans sa vie passée : son enfance auprès de ses parents aimants, son petit frère de cœur adoré, et le premier ami qui éveilla en lui autre chose que de l’amitié et lui fit prendre conscience de son homosexualité. Incapable de l’assumer, il s’nfuit alors avec un garçon à tête de rat, mauvais, lâche, cruel, menteur et voleur. Un engrenage infernal dont il fera tout pour sortir la tête haute.
Des rencontres essentielles […] lui permettent de mettre les choses en perspective, de comprendre son passé pour envisager l’avenir. Au fil des pages, le lecteur ira lui aussi au-delà des apparences… […] Peu à peu se révèlent un réquisitoire contre l’intolérance et un magnifique récit sur la différence et les préjugés. Duong Thu Huong parcourt les méandres du cœur et de l’âme de ce jeune homosexuel qui trouve difficilement sa place dans un Vietnam encore traditionnel en ces années 1980.
Par le biais d’une écriture très poétique alliée à des dialogues parfois crus, elle illustre à merveille l’extrême importance accordée au paraître et les circonvolutions des sentiments. Son humanité et sa sensibilité exacerbée transparaissent au travers de personnages aux destins tragiques qui ne peuvent que marquer et émouvoir. On retrouvera par ailleurs les thèmes récurrents de son œuvre que sont le sens de l’honneur, l’incapacité à supporter la honte et l’humiliation, la peur du scandale, les apparences…
Quant à l’obéissance aveugle aux conventions sociales, tellement présente dans ses précédents romans, elle est ici mise à mal par un héros qui paie cependant cher sa prise de liberté et reste prisonnier de son héritage culturel : la vie serait-elle toujours une impasse ? »