HIPPOCAMPE LE JOURNAL, Gwilherm Perthuis, octobre 2013


« Les polaroïds radiophoniques et littéraires de Marie Richeux »

« Effectivement, les fictions de Marie Richeux suspendent le flux des contenus déversés continuellement par les médias. Elles sont comme de grandes parenthèses permettant de s’attarder sur la texture des objets et de perdre le temps nécessaire pour observer une situation quotidienne ou le presque rien.

L’exercice d’écriture quotidien est également une recherche stylistique sans cesse renouvelée. On ressent un véritable plaisir chez l’auteur pour inventer de nouvelles techniques narratives et pour expérimenter diverses manières de travailler la langue pour susciter des images. Les questions du regard porté sur le monde, du point de vue, et de l’écart entre le jour et la nuit traversent la plupart de ces brèves apparitions. […] Pour l’auditeur de Pas la peine de crier, la lecture provoquera sans doute la réminiscence de souvenirs, mais également l’envie de réinterpréter les situations perçues allusivement lors de l’écoute. À la première lecture, on se détache difficilement de la voix, du phrasé et du rythme si particuliers et entraînants de Marie Richeux… Pour ceux qui, comme Georges Didi-Huberman, n’allument pas la radio l’après-midi, cette sélection peut être l’occasion de découvrir un écrivain excellant à nous troubler et à nous faire rêver. »