- Livre : Une histoire romaine
- Auteur : Louis-Philippe DALEMBERT
- Revue de presse
Coup de cœur de Stéphanie de la librairie Coiffard (Nantes), août 2023
Dans Une histoire romaine, Louis Philippe Dalembert, un peu comme Stendhal dans ses Promenades dans Rome, nous rappelle qu’il y a plusieurs façons d’appréhender une ville comme il y plusieurs façons d’appréhender un vie.
« Nous sommes dans la ville éternelle, sur les deux rives du Tibre, quelque part entre l’aube et la chute du XXème siècle. Ceci est le roman de la famille de Laura Sabatelli Guerrieri de Pretis (…) » écrit-il en prologue avant de nous entraîner sur la rive droite du Tibre, dans le quartier huppé de Prati à la découverte de la « Contessa » : Nonna Adélaïde est la grand-mère de Laura. Un personnage haut-en-couleur, d’un autre temps, qui tient plus que tout à tenir son rang d’aristocrate catholique même si les ressources de la famille montrent de dangereux signes de faiblesse depuis deux générations déjà. « Noblesse oblige », tout tient aux apparences et il est hors de question de laisser quoique ce soit transparaître. Et quand la Contessa décide, on s’exécute ! En attendant, pendant des années, sa première obsession sera de « bien marier » sa fille Elena. Et il n’est pas chose aisée d’être la fille de la Contessa. Heureusement, cette dernière finira par croiser la route de Giuseppe dont la famille argentée et juive laïque est à l’opposé de la famille de Pretis. Pour commencer, la famille Sabatelli Guerrieri se fiche des conventions, elle vit sur la rive gauche du Tibre et a su transformer son immeuble de la Via Giulia en un phalanstère harmonieux sur lequel règne la Zia Rachele.
Laura Sabatelli Guerrieri de Pretis, fille d’Elena, est donc la troisième génération parmi ces femmes fortes, voire puissantes, dont elle va avoir besoin de s’affranchir.
Louis-Philippe Dalembert excelle à nous plonger dans l’intimité de ces deux familles intimement liées à l’histoire de la ville de Rome, et plus largement de l’Italie. On retrouve sa finesse à cerner ses personnages tout en les plaçant sur le grand échiquier de l’Histoire, sourire aux lèvres car si la plume de Dalembert est élégante, elle trempe aussi dans un humour malicieux.