LA LIBERTÉ (Suisse), Thierry Raboud, samedi 24 août 2024


C’est en apparence l’histoire d’une blessure ouverte. D’une jambe qu’il faut peut-être amputer car la plaie est vilaine, la mâchoire d’un chien qui « n’aime pas les Arabes » a broyé cet os que l’on appelle le péroné, la fibule ou l’agrafe donnant son titre au roman. Et la fille du garagiste, elle que l’on voyait courir sans cesse dans le vent au point que tout le village la surnommait « l’athlète », de se reconstruire en apprivoisant la douleur ainsi qu’une nouvelle façon d’être au monde.
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De sa prose toujours pulsatile et musicale, semblant parfois progresser en spirale, la romancière et poétesse entrelace magistralement une voix rebelle à la basse continue d’un « on » pour faire de la mémoire un muscle blessé dont la cicatrisation est l’affaire de tous.