LA LIBRE BELGIQUE, Geneviève Simon, 31 décembre 2024

Après Les lanceurs de feu (2021), roman inventif qui captivait de bout en bout dont le personnage principal n’était autre que Belfast, puis Les ravissements (2023), dans lequel une classe d’enfants était décimée par un mal mystérieux, ce qui permettait une fructueuse confrontation avec la peur et le sentiment d’appartenance, Jan Carson nous revient avec un puissant recueil de nouvelles. Au fil des seize textes qui composent Le fantôme de la banquette arrière (une autre nouvelle, Quickly, While They Still Have Horses, avait donné son titre à la version originale), l’on est tour à tour bouleversé, indigné, stupéfait, attendri. En un mot, Jan Carson excelle à susciter chez son lecteur de vives émotions.

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Enfin, c’est aussi dans la brièveté des textes que résident leur attrait et leur efficacité. En peu de temps et avec une fine dextérité, Jan Carson parvient à faire entrer son lecteur dans des univers chaque fois singuliers, à nous plonger dans la psychologie de personnages variés, à esquisser des situations à haut potentiel romanesque. Le tout offrant, peut-on penser, un intense condensé de la réalité irlandaise. Bref, en un mot comme en cent, c’est du grand art.