L’INDÉPENDANT, Serge Bonnery, dimanche 18 octobre 2015


« Un livre monde »

« La romancière Diane Meur s’est plongée dans la généalogie des Mendelssohn. Abyssal et passionnant.

[…] C’est à un excitant jeu de piste que nous convie la romancière Diane Meur dans son exploration de l’arbre généalogique des Mendelssohn dont les ramifications couvrent plusieurs siècles, du XVIIIe à nos jours, et s’étendent dans toute l’Europe jusqu’aux lointaines Amériques. Un massif corallien proliférant en tous sens… C’est dire. […]

Diane Meur raconte les Mendelssohn dans les convulsions de l’Histoire. Prise dans les filets d’une recherche obsédante, elle se plaît à tirer un fil d’autant plus qu’elle ignore jusqu’où il la conduira. Le tout était de veiller à ne pas se perdre – et nous perdre – dans cet écheveau. C’est pourquoi Diane Meur dessine la carte des Mendelssohn. Objet insolite constitué de bristols colorés sur lesquels s’agrègent les étiquettes recensant noms, parentés, mariages d’affaires ou consanguins, conversions religieuses, naissances, décès… Objet monstrueux propre à effrayer les amis de la narratrice, mais pas les lecteurs « accros » que nous sommes entre-temps devenus, pris à notre tour dans les rets d’une extravagante « mendelssohnmania ».

Brossant le portrait d’une famille qui traverse les siècles en se jouant des frontières jusqu’à remettre en cause l’idée même de racines au profit d’un métissage libérateur, Diane Meur écrit un livre-monde. Un livre qui ne finit pas. Et c’est heureux, tant il fut déchirant pour nous d’en sortir. »