WWW.LACAUSELITTERAIRE.FR, Anne Morin, mercredi 11 mars 2015


« Un voyage dans le temps, un retour vers le passé, non pas un aller simple, tournant le dos à l’avenir, mais un aller-retour, une plongée au sens propre dans un passé lointain puisque ce billet de voyage s’écrit au fil de l’eau pour la narratrice – au fil d’un canal pour sa plus grande part –, sur une péniche.

Conviée à ouvrir la nouvelle maison de ses amis de toujours, et sur un signe : un passant lisant sous un réverbère le livre fétiche de son père – qu’elle a peu connu – la narratrice – l’auteur – décide de se mettre en quête de cet intime étranger. Ouverte à tout ce qui dans le paysage fait écho à son paysage intérieur, le fil du temps se confond avec le fil du voyage, au fil des rencontres, des haltes. Elle y croise des personnes imprévues et enlève même un chien qui vient spontanément à elle. […]

Fructueuse, la quête de l’autre, des autres, de soi ? En pluie, les souvenirs se sont donné cours. Mais pas n’importe où, n’importe quand : au moment où la narratrice avait rendez-vous avec eux. Et avec la réconciliation : deux photos séparées de ses parents, près d’elle : Lorsque la photographie de mon père est apparue sur sa table de nuit – celle de sa mère –, je n’ai posé aucune question, je pensais qu’elle avait sans doute besoin de lui pour poursuivre un chemin, celui qu’ils n’avaient jamais trouvé ensemble. C’est sans doute ce même chemin sur lequel ils m’accompagnent. (p.143) »