BLOG CALOU, L’IVRE DE LECTURE, Pascale Arguedas


« Michèle Lesbre aime s’installer dans le flottement et l’étirement du temps. Chemins est le point d’orgue de tous ses écrits, ceux où la vie se joue en apesanteur dans un théâtre d’ombres et de lumières, interrogeant une mémoire collective et intime. Tel un puzzle achevé dévoile enfin le tableau, les pièces éparses glissées dans ses précédents romans sont assemblées dans ce dernier, autobiographique.

Tout part d’une image : Michèle Lesbre regarde un inconnu assis sous un réverbère. Il fume la pipe en lisant un livre au milieu du vacarme de la ville, imperturbable, silencieux. Le silence des gens heureux. La pensée en escalier de l’auteur s’envole, le souvenir d’un père mystérieux — qui devint rugueux puis désenchanté — lisant le même livre s’impose. La quête de son intime étranger débute. »