- Livre : Ainadamar (La Fontaine aux larmes)
- Auteur : Serge MESTRE
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- Revue de presse
LA DÉPÊCHE DU MIDI, Marie-Louise Roubaud, dimanche 6 mars 2016
« Serge Mestre raconte les derniers jours de Federico García Lorca »
« Il a commencé par écrire des poèmes parce qu’il avait lu ceux des autres et notamment ceux de Federico García Lorca : « Cette poésie m’a parlé tout de suite. » Serge Mestre est né et a grandi au pied de la Montagne noire à Castres. Il assume sans atermoiements l’héritage républicain de ses parents réfugiés politiques de la guerre civile espagnole et les souffrances de leur exil. Il est devenu un traducteur émérite […] et navigue désormais entre quatre langues : le castillan, le catalan, le galicien et le français. « Nous parlions espagnol à la maison, j’ai donc appris le français à l’école comme une langue étrangère. »
[…] Quand il prend la plume pour son compte, c’est en français qu’il écrit mais c’est à l’Espagne qu’il revient. Son dernier livre paru ces jours-ci chez Sabine Wespieser Ainadamar, la fontaine aux larmes est l’hommage qu’il rend au poète assassiné et à ceux qui ont partagé ses derniers instants de vie. […] Leurs destins croisés incarnent l’itinéraire d’une Espagne qui rêvait de liberté, d’égalité et de fraternité. Le livre de Serge Mestre est un formidable hymne à la vie ; aux musiques du flamenco et du negro spirituals toutes deux issues des peuples opprimés, les gitans pour les premières, les noirs pour les deuxièmes. Leur inspiration plonge ses racines profondes dans les mêmes eaux amères. Après Les Plages du silence sur le thème des camps du littoral et La Lumière et l’Oubli sélectionné pour le Goncourt 2009 et qui évoque la cruauté de l’après guerre civile, Serge Mestre clôture son triptyque consacré à l’Espagne libertaire qu’il aime. […] « Je n’ai pas voulu écrire une biographie de Lorca […] mon livre est un roman, j’ai voulu rétablir certains faits, rappeler que la République était morte à la suite d’un coup d’état du dictateur, lequel nous a laissé une monarchie. J’ai voulu aussi réhabiliter l’image politique de Lorca, parler de son courage quand il lâchait tout pour partir sur les routes avec La Barraca pour alphabétiser les campagnes. Sa mort ordonnée par Queipo de Llano, il y aura 80 ans en août prochain, est un acte politique. » »