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« Sa préférée » de Sarah Jollien-Fardel, prix Goncourt des détenus 2022, jeudi 15 décembre 2022

« Sa préférée » de Sarah Jollien-Fardel, prix Goncourt des détenus 2022, jeudi 15 décembre 2022

Le Centre national du livre (CNL), opérateur du ministère de la Culture, et l’Académie Goncourt sont heureux d’annoncer que le Prix Goncourt des détenus est attribué à Sarah Jollien-Fardel pour son roman Sa préférée.

Ce jeudi 15 décembre, dix personnes placées sous main de justice choisies comme déléguées nationales pour les délibérations finales étaient réunies à huis clos au Centre national du livre. Après plus de trois mois de lectures assidues des 15 livres en lice pour le Prix, issus de la première sélection de l’Académie Goncourt, et à la suite de rencontres avec les auteurs conduites dans les centres pénitentiaires, les délégués nationaux ont choisi de décerner le premier Prix Goncourt des Détenus à Sarah Jollien-Fardel pour son roman Sa préférée paru aux éditions Sabine Wespieser.

Le Goncourt des Détenus
Créé en 2022, le Prix Goncourt des Détenus est porté par le Centre national du livre et l’administration pénitentiaire, sous le haut patronage de l’Académie Goncourt. Ce Prix donne l’opportunité à près de 500 personnes placées sous main de justice de lire et de débattre autour d’ouvrages de littérature contemporaine. Le jury national était issu cette année de 31 établissements pénitentiaires (centres de détention et maisons d’arrêt).

Sa préférée

Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Si sa mère et sa sœur se résignent aux coups et à la déferlante des mots orduriers, elle lui tient tête. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l’assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence.

Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. À l’École normale d’instituteurs de Sion, elle vit cinq années de répit. Mais le suicide de sa sœur agit comme une insoutenable réplique de la violence fondatrice.

Réfugiée à Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d’apaisement. Le plaisir de nager dans le lac Léman est le seul qu’elle s’accorde. Habitée par sa rage d’oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d’êtres bienveillants que sa sauvagerie n’effraie pas, s’essayant même à une vie amoureuse. Dans une langue âpre, syncopée, Sarah Jollien-Fardel dit avec force le prix à payer pour cette émancipation à marche forcée. Car le passé inlassablement s’invite.

Sa préférée est un roman puissant sur l’appartenance à une terre natale, où Jeanne n’aura de cesse de revenir, aimantée par son amour pour sa mère et la culpabilité de n’avoir su la protéger de son destin.

Lire le communiqué de presse

Le Pavillon de la Littérature, Sabine Wespieser à la librairie Point Virgule de Namur pour les 20 ans du catalogue, Apolline Elter, jeudi 10 novembre 2022

LES 20 ANS DE LA MAISON D’ÉDITION SABINE WESPIESER

L’anniversaire de la maison d’édition Sabine Wespieser fut célébré d’une rencontre d’allègre et haut vol, en la librairie Point Virgule, à Namur (Belgique) ce mercredi 9 novembre. L’entretien avec Sabine Wespieser était mené par Anouk Delcourt co-fondatrice de la librairie, avec son frère Régis. Un dialogue subtil, jovial et de facture véritablement supérieure.

Ponctuant sa présentation de la Maison d’édition de la lecture d’extraits représentatifs de sa vocation éditoriale, Anouk Delcourt en dégagea les constantes et lignes de force :  thématiques récurrentes, fidélité des auteurs, implication de l’éditrice, part de  francophonie hors France,  de littérature étrangère dans le catalogue, .. témoignant de la sorte d’une parfaite connaissance et vivace imprégnation des quelque deux cents titres parus à ce jour, consciencieusement numérotés.

Formée à l’école d’Hubert Nyssen et des éditions Actes Sud, Sabine Wespieser prend son envol, le … 11 septembre 2001 en signant les statuts de la Maison d’édition éponyme et publie ses quatre premiers romans à l’occasion de la rentrée d’août 2002. De moins en moins interventionniste dans les textes qui lui sont proposés, l’éditrice réagit avant tout à l’intuition,  l’émotion, se targuant-  cela nous plaît –  d’un parler franc et direct.

Michèle Lesbre,  Diane Meur, Vincent  Borel, auteurs piliers de la Maison et de la première heure .. verront bientôt s’adjoindre une floppée de nouveaux auteurs, une « jeune garde »  et une lignée irlandaise quasiment auto-générée.

Soucieuse de créer des liens forts et parfois amicaux avec ‘ses ‘ auteurs, Sabine Wespieser n’en oublie pas son rôle de garde-fou éditorial et les contraintes économiques liées à un domaine grevé de surproduction.

« Je me sens obligée par la confiance que me témoignent les auteurs »

Favorisant les liens entre les auteurs et les lectures réciproques de leurs ouvrages,  l’éditrice est très vigilante aussi sur le choix des traducteurs :  » Il me faut des traducteurs qui « entendent » le texte –  ce sont des écrivains également et j’aime l’idée d’une sorte de couple auteur – traducteur qui se concerte tout au long du travail de traduction et s’envoie des mails longs comme le bras »

Vous l’aurez compris : cette rencontre fut l’occasion de découvrir l’ampleur et la beauté du travail d’une éditrice vraie, engagée, passionnée

En cela elle rejoint, à notre sens,  l’exigence d’une autre maison chère à notre site, celle des éditions Diane de Selliers, qui fêtent précisément leur trentième anniversaire

Des éditions et libraires qui entretiennent notre foi en la Littérature

Apolline Elter

« Sa préférée » de Sarah Jollien-Fardel, choix Goncourt de la Suisse, mardi 8 novembre 2022

« Sa préférée » de Sarah Jollien-Fardel, choix Goncourt de la Suisse, mardi 8 novembre 2022

La lauréate de ce 8e « Choix Goncourt de la Suisse » a été annoncée lors d’une cérémonie organisée mardi 8 novembre 2022, en présence de plus de 70 étudiants des différentes régions linguistiques de Suisse.
Le jury étudiant du Choix Goncourt de la Suisse 2022 a porté son choix sur le roman de Sarah Jollien-Fardel Sa préférée, paru chez Sabine Wespieser éditeur. Journaliste et romancière Suisse née en Valais, Sarah Jollien-Fardel a vécu plusieurs années à Lausanne.
L’Ambassade de France en Suisse remercie l’implication des professeurs des sept universités partenaires. Nous citerons Regina Bollhalder de l’Université de la Suisse italienne, Loris Petris de l’Université de Neuchâtel, Thomas Hunkeler de l’Université de Fribourg, Thomas Klinkert de l’Université de Zurich, Alain Ausoni de l’Université de Lausanne, Patrick Suter de l’Université de Berne ainsi que Charlotte Meisner de L’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).

Pour rappel, le « Choix Goncourt de la Suisse » est né en mars 2015 sous l’impulsion de Pierre Assouline, membre de l’Académie Goncourt, et de Robert Kopp, professeur émérite de l’Université de Bâle et Préseident de la Société des études françaises de Bâle. Chaque année, les étudiants des différentes régions linguistiques de Suisse se réunissent pour débattre des ouvrages présélectionnés par l’Académie Goncourt. À la manière du jury parisien et après plusieurs délibérations, ils désignent ainsi le « Choix Goncourt de la Suisse ».

Le nombre d’universités partenaires ne cessent de croître. En 2022, c’est l’Université de Lausanne qui rejoignait le projet. En 2023, ce sera au tour de l’Université de Saint Gall, représentée par la professeur Anna Elsner. Au total, ce sont donc des étudiants de huit universités des différentes régions de Suisse qui participeront au projet.

https://ch.ambafrance.org/La-Valaisanne-Sarah-Jollien-Fardel-devient-Choix-Goncourt-de-la-Suisse-2022

https://www.academiegoncourt.com/choix-goncourt-suisse

 

Magazine Page des libraires, Sabine Wespieser, L’invitée de la semaine, mardi 25 octobre 2022

À l’occasion des 20 ans de la maison d’édition le magazine Page des libraires a réalisé une vidéo qui retrace l’histoire commune qui lie Page et Sabine Wespieser éditeur. Trois libraires fidèles du catalogues y présentent la rentrée littéraire 2022. Merci au magazine Page ainsi qu’à Stéphanie Hanet de la librairie Coiffard (Nantes), Élodie Bonnafoux de la librairie Arcanes (Châteauroux) et Marie Hirigoyen de la librairie Hirigoyen (Bayonne).

Libre variation sur la licorne, par Olivier Lhostis, à l’occasion d’une belle rencontre à Chartres samedi 22 octobre

Merci à Olivier Lhostis pour son introduction à la rencontre organisée à Chartres samedi 22 octobre par la librairie L’Esperluète à la médiathèque L’Apostrophe :

« Mesdames et Messieurs, je voulais aujourd’hui vous parler d’édition, mais je vais plutôt vous parler de licornes. Habitués de nos établissements de livres (l’Apostrophe et l’Esperluète), vous savez tous que les licornes existent dans de nombreuses pages, vous les avez lues, mais vous n’en aviez probablement pas encore vu pour la plupart d’entre vous.

La voici, elle est là, c’est Sabine Wespieser. La preuve en est le signe apposé sur chacune des couvertures des livres qu’elle publie. Nous avons de la chance car cet animal fantastique, on le sait, se montre peu. C’est dommage, parce que la licorne, c’est l’élégance et la discrétion : il n’est que de voir le support où elle apparaît, cet objet à la forme originale, discret par la taille, élégant par la forme, sensuel au toucher. Prenez un livre SW en mains et vous constaterez qu’il est différent, doux et souple à la fois, séducteur.

On reconnaît aussi à la licorne sa fidélité indéfectible. À ses auteurs qu’elle accompagne, avec qui elle travaille. Kéthévane Davrichéwy nous le dira sûrement, la relation de SW avec ses auteurs, avec les siens, comme on dirait d’une famille, est unique (comme sa corne). La licorne, c’est la liberté, la plus farouche des indépendances. Aucune concession possible à cet égard : essayez donc d’attraper une licorne. D’autres ont échoué et quand, par malheur, on y parvient, on ne peut que constater, c’est connu, que l’état domestique la voit dépérir irrémédiablement.

Vous n’ignorez pas que la profonde vérité de la licorne est d’être une fiction. Rien ne dit plus la vérité que la fiction littéraire, domaine de publication exclusif de SW. Dans notre monde dit réel, on sait à quel point les vérités sont relatives, instables, contestées, débattues. Dans la fiction, dans le monde fantastique de la licorne, nous, lecteurs, savons la vérité, lisons la vérité. Ce que la licorne nous dit, c’est que lire est un acte de foi, tout comme est un acte de foi le fait de croire en elle. SW a foi en la littérature, les textes des auteurs, les livres qui inventent, témoignent, analysent, font voyager et toute cette sorte de choses mais à une condition, ferme et droite, unique peut-être (comme la corne) : il faut à une fiction une langue, celle qui pourra dire la vérité singulière de chacun de ses auteurs. Ça ne supporte pas le mensonge, une licorne.

Les éditions Sabine Wespieser font partie de ce qu’il est convenu d’appeler la petite édition. Ces maisons où l’éditrice fait tout, et engage son nom sur ce qu’elle lit. Elle est la première à le faire, elle nous précède, nous trace le chemin. Nous autres, foules des lecteurs, n’avons plus qu’à le suivre, comme on suivrait la piste d’une licorne, qu’on n’attrape pas (on en parlait plus haut, ceux qui l’attrapent n’ont rien compris), mais qui nous entraîne dans la traversée d’une forêt enchantée. Alors petite édition certes, mais grande éditrice, merci Sabine, de nous rendre visite aujourd’hui. »

OLIVIER LHOSTIS

« Mes fantômes et moi » de Gabriel Byrne, sélection du prix Femina étranger (1ere liste), jeudi 8 septembre 2022

« Mes fantômes et moi » de Gabriel Byrne, sélection du prix Femina étranger (1ere liste), jeudi 8 septembre 2022

 

Article de Livres hebdo

Romans étrangers

  • Viola ARDONE, Le choix traduit par Laura Brignon (Albin Michel)
  • Russell BANKS, Oh, Canada traduit par Pierre Furlan (Actes Sud)
  • Gabriel BYRNE, Mes fantômes et moi traduit par Diane Meur (Sabine Wespieser)
  • Mia COUTO, Le cartographe des absences traduit par Elisabeth Monteiro Rodrigues (Métailié)
  • Rachel CUSK, La dépendance traduit par Blandine Longre (Gallimard)
  • Nathan HARRIS, La douceur de l’eau traduit par Isabelle Chapman (Philippe Rey)
  • Angelika KLÜSSENDORF, Le 34 septembre traduit par Justine Coquel (Jacqueline Chambon)
  • Andreï KOURKOV, Les abeilles grises traduit par Paul Lequesne (Liana Levi)
  • Jarred MCGINNIS, Le lâche traduit par Marc Amfreville (Métailié)
  • Lutz SEILER, Stern 111 traduit par Philippe Giraudon (Verdier)
  • Alexander STARRITT, Nous, les Allemands traduit par Diane Meur (Belfond)
  • Maria STEPANOVA, En mémoire de la mémoire traduit par Anne Coldefy-Faucard (Stock)
  • Brandon TAYLOR, Real life traduit par Héloïse Esquié (La Croisée)
  • Colm TOIBIN, Le magicien traduit par Anna Gibson (Grasset)
  • Juan Gabriel VASQUEZ, Une rétrospective traduit par Isabelle Gugnon (Seuil)
  • Hanya YANAGIHARA, Vers le paradis traduit par Marc Amfreville (Grasset)

Les prochaines sélections auront lieu les mardis 4 et 25 octobre, avant la remise des prix prévue le 7 novembre au musée Histoire de Paris – Carnavalet.