LA CROIX, Emmanuelle Giuliani, jeudi 24 février 2022
« Souvent poignant, parfois drôle, élégamment maîtrisé, le roman joue du temps long et du temps court, de la parole et du silence, dans un geste authentiquement musical. »
« Souvent poignant, parfois drôle, élégamment maîtrisé, le roman joue du temps long et du temps court, de la parole et du silence, dans un geste authentiquement musical. »
« Déjouant une partition trop attendue, Seethaler se contente d’effleurer les épisodes les plus connus pour progresser par notes subtiles. »
« Quand on s’étonne que lui, le spécialiste des « petites gens » et des outsiders, s’attaque à cette légende mondiale, il répond tout simplement que ce n’est pas le mythe qui l’intéresse, mais la façon dont l’illustre compositeur et chef d’orchestre appréhendait le monde. »
« Dans ce texte très court, ramassé, intense, l’autrichien Robert Seethaler pèse chaque mot, refusant l’adjectif qui embellit, l’explication inutile, pour mieux composer une œuvre forte et vivante qui suggère plus qu’elle ne raconte, ouvre des voies plus qu’elle ne trace une route. »
« Gustav Mahler, bientôt 50 ans, au faîte de la gloire et au soir de sa vie, grelotte de fièvre sur le pont supérieur de l’Amerika. »
« Comment ensevelir son passé pour plus qu’il ne bouge ? Redevenir une page blanche, un corps sans les douleurs psychiques inoculées par la vie. »
« L’écrivaine prend son temps pour poser son histoire. Elle nous accueille factuellement puis nous enrobe aimablement, et pas à pas nous engloutit, nous absorbe, afin de mieux dévoiler ces mille choses qui ne s’expriment que dans le non-dit. »
« Avec une grâce infinie, Robert Seethaler projette, compose lui aussi, cette vie comme à la lisière du réel. Il raconte, il suggère plus qu’il ne montre. On ne sait s’il s’agit d’un court roman ou d’un long haïku tant la poésie impressionniste berce ce récit. »
« Sur le pont d’un bateau, L’Amerika, Gustave Mahler médite sur ce que fut sa vie. Il rentre au pays pour mourir après une vie consacrée à la musique. »
« Fervent, tendu comme un câble au-dessus d’un précipice entre deux pays et deux vies, le superbe roman de Dima Abdallah inscrit dans la ville la cartographie intime d’un homme qui cherche à se perdre. »