BLOG MYHAPPYCULTURE.FR, dimanche 15 février 2015


« Amours. Le genre de titre porteur de belles promesses ! Le risque est pris pour Léonor de Récondo, adepte du saut dans le vide créatif après son original Pietra viva où le lecteur suivait un épisode de l’existence de Michelangelo. Alors Amours, chute libre ou écriture ascensionnelle ?

1908, dans un bourg cossu du Cher, Monsieur de Boisvaillant épouse en secondes noces Victoire de Champfleuri. Dans ce monde à particules, les conventions régissent la vie des bourgeois et de leurs domestiques, entre dîners dans les salons, œuvres de bienfaisance et désir d’héritier. La lecture d’Emma Bovary par Victoire sonne le glas de ce système séculaire et mènera la maison Boisvaillant dans un tourbillon d’émotions mal venues pour l’époque et d’une modernité surprenante. Car, quand les corsets nourrissent les feux de joie, que deviennent les carcans ?

Léonor de Récondo, un style, des stylos (au pluriel…)
Je trouve toujours admirable, et surprenant, les changements de style chez les artistes, de l’écrivain au musicien. Après le pudique et délicat Rêves oubliés puis le poétique Pietra viva, l’écrivain sort en ce début 2015 une tragédie classique par la gravité qui règne et l’ironie qui pointe.

Chaque personnage, même secondaire, joue un rôle important dans le déroulement de l’intrigue. Léonor de Recondo prend soin de développer leur portrait psychologique apportant matière à réflexion sur les secrets de famille et l’évolution de son Moi.

Parallèlement au drame, Amours est aussi un hymne à la féminité, à la maternité et  à la libération des corps. La tendresse ira crescendo au fil des pages offrant des passages d’un lyrisme magistral pour une chute de toute beauté… »