Coup de cœur de la librairie Les Passeurs de mots (Sarzeau), août 2023

Louis Philippe D’Alembert excelle à raconter les histoires, les destins individuels dans ce collectif qu’est l’humanité.
Avec La Contessa, Zia Rachele, Elena et Laura, c’est par le petit bout de la lorgnette qu’il nous raconte une certaine histoire de Rome, traversant cette Italie du vingtième siècle si mouvementée.
Avec La Contessa, nous sommes rive droite et La Contessa tient à garder son rang, celui de sa famille, génération après génération, d’abondance en faillite, quitte à sacrifier la bibliothèque et une part d’elle même. Avec Zia Rachel, c’est la générosité d’une femme sans enfants et qui les adore, une femme juive non pratiquante par de lointains ancêtres et qui n’échappera pas à la vindicte nazie et fasciste. Elle sera heureusement sauvée par des personnes qui choisissent le bon côté de l’humanité. Elena est la fille de La Contessa, deviendra la belle-nièce de Zia Rachele en épousant Giuseppe, son neveu.
Deux mondes, un couple d’où va naitre Laura, jeune fille que nous suivons dans l’Italie des années 70, en recherche d’elle-même, tiraillée entre ses deux identités, portée par cette époque rebelle en apparence, si conventionnelle au fond.
L’écriture est magnifique, fluide, fine, sensible, s’adaptant à chaque partie, à chaque personnage. L’Histoire est là, marquant de différentes manières les protagonistes.
J’ai beaucoup aimé ce texte, une impression durable de (re)voir Rome, de l’avoir connu à chacune de ses époques, d’avoir arpenté les mêmes rues, senti les mêmes odeurs. d’avoir en quelque sorte vécu chaque destin.