FRANCE CULTURE, « Le Book Club », Marie Richeux, mardi 3 septembre 2024


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À l’heure des jeux paralympiques, le sport s’invite au cœur de la littérature et dans le Book Club. Depuis l’enfance, Emma, surnommée “l’athlète”, aime courir, jusqu’au jour de l’accident. Maryline Desbiolles explore la blessure physique mais aussi la plaie mal cicatrisée de la guerre d’Algérie.

Toujours on l’a connue qui courait. C’est peut-être le vent qui a donné le goût de la course à Emma, le personnage principal du roman de Maryline Desbiolles, un vent intérieur, le souffle qui agite son corps et ses mots. L’agrafe, c’est l’histoire d’une jeune femme dont la course est brutalement arrêtée un jour, par la morsure d’un chien qui n’aime pas les arabes, mais aussi, la morsure d’une histoire mal cicatrisée que la romancière a plusieurs fois travaillée dans son œuvre, celle de la guerre d’Algérie, de l’encampement des harkis et des déplacés en général. Tous les mots de ce roman sonnent au moins deux fois, avec leur deux sens, tous les mots sont regardés à la loupe, pour qu’ils dansent mieux.