- Livre : Sa préférée
- Auteur : Sarah JOLLIEN-FARDEL
- Revue de presse
FRANCE CULTURE, « Par les temps qui courent », Marie Richeux, vendredi 7 octobre 2022
Dans un village des montagnes valaisannes, Jeanne grandit en apprenant à éviter et à anticiper la violence de son père. Sa mère et sa soeur aînée semblent résignées tandis que les proches se taisent. Après le suicide de sa soeur, Jeanne, devenue institutrice, s’installe à Lausanne. Peu à peu, elle se construit, s’ouvre aux autres et s’autorise à tomber amoureuse. Un roman qui dit avec force le prix à payer pour s’émanciper d’un passé douloureux et violent.
L’urgence dans l’écriture
« J’ai écrit ce livre comme dans une urgence alors que je n’étais pressée de rien dans la vraie vie. J’avais attendu un certain nombre d’années avant de me lancer dans un roman qui tienne. Il fallait que le livre s’écrive complétement en accord avec le tempérament du personnage de Jeanne. Elle est toujours dans l’urgence de fuir, de détaler, de quitter la région et ce père qu’en fait elle ne cesse de chercher finalement. » Sarah Jollien-Fardel
Porter un livre en soi
« Ce livre je le porte depuis des années. Et j’en porte un autre depuis plus longtemps que je n’ai toujours pas écrit. Porter un livre est quelque chose de physique, de charnel, de profond qui nous habite. C’est vraiment avoir une autre vie en parallèle tout en aimant vivre la sienne. Comme tout le monde, je m’évade avec les livres et la littérature mais c’est une chose très intime que je ne partagerais avec personne, vraiment personne. En revanche je peux donner des détails tout à fait intimes sur ma vie à des amis, quand on se sent bien, mais l’intimité de l’écriture est encore plus profonde. » Sarah Jollien-Fardel
Au-delà de la violence, l’empêchement
« Plus que la violence, le fait de ne pas réussir est l’un des thèmes principaux de mon roman. Le personnage de Jeanne est dans un empêchement alors qu’elle essaye désespérément. Je crois que dans nos vies c’est pareil pour tout le monde, même si c’est difficile de se l’avouer parfois. On a des mains tendues sur le chemin, des gens qui sont là. Jeanne a eu la chance de trouver des personnes sur sa route qui l’aimaient profondément pour ce qu’elle était, mais elle n’y arrive pas. » Sarah Jollien-Fardel