L’ALSACE, Annick Woehl, dimanche 28 janvier 2018
« Bocuse et les mères »
« Paul Bocuse, décédé il y a peu, surgit à plusieurs reprises dans Mangées, livre sur les mères lyonnaises. Et pour cause, « l’empereur » fit son apprentissage chez l’une d’elles, Eugénie Brazier. Facétieux, le jeune Paul avait, à l’époque, composé une chanson sur sa patronne sur l’air de La Mer de Trenet : « La mère qu’on entend gueuler, au col de La Luère… » Mais dans ce livre, il n’est pas la vedette. La journaliste Catherine Simon s’intéresse à ces femmes qui ont nourri la ville de Lyon : Marie-Thé Mora, Léa Bidaut, Paule Castaing, Fernande Gache et bien d’autres. Des femmes de tempérament, travailleuses acharnées, souvent issues de familles paysannes… et jamais acceptées, pas même « la plus étoiles-michelinnée », dans le sérail de la très bourgeoise bourgade. Mangées évoque les personnalités, les parcours, l’h/Histoire, la cuisine dans la buée des casseroles. Une saga au final féministe qui montre le peu de considération accordée par la société machiste de l’époque à ces cheffes au rôle économique et parfois social si important… »