LE TEMPS, Éléonore Sulser, vendredi 24 avril 2020
« Catherine Mavrikakis n’a pas froid aux yeux et ne recule pas devant les sujets les plus âpres. En témoigne le livre par lequel elle est entrée en littérature, Deuils cannibales et mélancoliques paru en 2000 au Québec, et que les éditions Sabine Wespieser publient pour la première fois de ce côté-ci de l’Atlantique. Ces Deuils cannibales sont, de façon assez fascinante, tout autant d’actualité que L’Annexe. Il y est question d’une épidémie, celle du sida, qui emporte, l’un après l’autre, les amis – tous prénommés Hervé – de la narratrice.
Face au scandale de la mort, à sa radicalité, Catherine Mavrikakis propose une collection de récits de deuil au ton insolite et incisif. Rien de larmoyant ou d’apitoyé. Au contraire, à la violence de la mort répondent la violence et la précision de l’écrit. Déjà, dans ce premier livre, Catherine Mavrikakis use magnifiquement des pouvoirs conjuratoires de la littérature. »