LIBÉRATION, Alexandra Schwartzbrod, samedi 22 juin 2024


Professeure de mathématiques née au début des années 60 d’une mère française et d’un père algérien, Yasmina Liassine entreprend dans ce premier roman de cheminer dans ce «labyrinthe Algérie» où elle est convaincue de trouver des passerelles entre passé et présent, et surtout entre toutes ces communautés qui ont peuplé le pays. « La vraie Sancta Algeria existe pourtant, il suffit d’avoir un corps pour la sentir… Je marche dans les collines d’Alger et je la vois partout, je la vois et la sens dans les rires, les yeux, les sourires et les larmes, je la vois dans les bijoux dorés et les chats errants près des poubelles, je la vois même dans la fumée noire des autobus. Je sens l’odeur du pain chaud et je sais que c’est elle, je vois la mer et les collines et je sais que c’est elle, non, il n’y a pas d’autre Algérie que celle-là. » À travers ce très beau récit, on sent tous les déchirements de celle qui ne sait jamais, quand elle vole entre Paris et Alger, si elle est en train de partir ou plutôt de revenir.