Librairie Des gens qui lisent (Sartrouville), mars 2025

Soudain, un livre arrive, et tout s’éclaire. Il n’a pas fallu longtemps pour savoir l’évidence. Quelques phrases ont suffi, quelques mots, leur musique.
Les romans de Dima Abdallah sont des rendez-vous secrets que je me donne à chaque fois. Je sais d’avance que j’irai me perdre dans ces pages, qui me prennent par la main et m’entraînent dans la danse. Je sais que je tournerai toujours autour des mêmes questions, et que ses livres seront une façon de trouver un bout de réponse.
Ça parle de fantômes et d’amour, de l’enfance qui se termine, d’amitiés et de silences. Ça parle de ce qui nous possède et nous hante sans que l’on sache pourquoi. Ce n’est pas à nous et ça ne parle que de ce qui hurle au fond de soi. Ce n’est pas notre histoire jusqu’au moment où on comprend que c’est inevitable. Cette rive qui semblait étrangère, bien sûr qu’elle nous appelle. Bien sûr que c’est à nous. La Méditerranée, les origines, et les mots. La beauté, la puissance des mots. Le fil que l’on remonte pour comprendre ce qui ne s’explique pas, les pages que l’on écrit et les autres, qu’il faut tourner. C’est l’histoire d’un personnage qui se noie mais qui sait qu’il peut rejoindre la rive. L’autre, celle qui est si loin. Celle qui est la nôtre. Notre ancrage, notre inconnue. Celle où tout peut respirer, peut-être, un peu.
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de ma mère. Dont la voix chante toujours depuis cette autre rive.
Belle journée dans les livres