LUXEMBURGER WORT, Sophie Guinard, samedi 14 septembre 2013


« Tailler, lisser, polir »

« Bien loin de l’image de l’artiste flamboyant et arrogant souvent associée à Michel-Ange, Léonor de Récondo dresse le portrait intime d’un homme touchant et vulnérable qui, confronté aux épreuves et aux souvenirs, va trouver sa vérité. […]

D’une plume travaillée et poétique, l’auteure, en suggérant des cadres géographiques, topographiques et historiques qui donnent une tonalité particulière tout en restant en filigranes, écrit un roman aérien et puissant. Évocateur et descriptif, ce portrait de Michelangelo met en lumière une sensibilité exacerbée, un artiste qui aimerait se contenter de lui-même et de ses souvenirs mais conscient que rejeter les autres c’est s’appauvrir et appauvrir son art.

Les chapitres sont courts et semblent autant de petits nuages cotonneux sur lesquels Michelangelo saute, allant de la froideur d’une morgue à la beauté de la montagne, de l’angoisse d’un cœur déchiré à l’amitié d’âmes simples et généreuses qui sauront chasser ses démons.

Léonor de Récondo avait, avec Rêves oubliés, évoqué le traumatisme de l’exil vaincu par la force de la famille. On retrouve dans Pietra viva la pudeur et la justesse des sentiments mais aussi la sensibilité d’un écrivain qui est aussi une artiste – elle est violoniste – et connaît toutes les exigences de la création. Et peu à peu, renaît à la vie, sous les yeux d’un lecteur ébloui, Michelangelo…»