RÉFORME.NET, Isabelle Wagner, samedi 2 septembre 2023


Jan Carson signe un roman aux multiples rebondissements dont l’héroïne est issue d’une famille irlandaise protestante et puritaine.

Jan Carson est née en 1980 dans une famille protestante fondamentaliste irlandaise. C’est par des lectures clandestines qu’elle a développé son goût pour la liberté. Son deuxième roman traduit en français est ancré dans une bourgade imaginaire de l’Irlande du nord, en 1993. Hannah est issue d’une famille protestante puritaine ; elle souffre de sa différence : pas de cinéma, pas de cheveux courts, pas de sorties avec ses camarades. Quand tous les enfants de sa classe sont frappés par un mal mystérieux qui les décime peu à peu, elle seule semble y échapper.

La fillette possède un curieux pouvoir ; elle assiste aux apparitions des enfants morts, parle avec eux du monde d’après. Sa seule respiration réside dans les discussions avec son grand-père contestataire qui contraste avec la ferveur de son milieu intégriste et qui lui déclare : « Protestant, catholique, chrétien, ce ne sont que des étiquettes, non ? L’important, d’après moi, c’est ta relation au fond de toi avec l’homme de là-haut. » La diversité des familles évoquées autour de ces enfants forme une galerie de personnages décrits avec une grande finesse psychologique. De multiples rebondissements inattendus ponctuent ce roman qui fustige le sectarisme et offre le magnifique portrait d’une héroïne cheminant vers l’âge adulte.

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