TÉLÉRAMA, Marine Landrot, mercredi 21 août 2024


Rarement style littéraire aura autant collé à son sujet. Des mots qui se répètent et roulent comme des pierres dans une eau torrentielle. Des mots qui claudiquent et serrent les dents, qui font barrage et bonne figure, qui soudain envoient tout valser. Des mots qui disent la détermination d’une fille à courir, malgré sa jambe massacrée par un molosse qui « n’aime pas les Arabes », dixit son maître.
[…]
Dans une forme d’accomplissement qui devrait enfin valoir à son œuvre littéraire la reconnaissance qu’elle mérite, Maryline Desbiolles danse avec la douleur. Celle des harkis et de leurs descendants, celle des lâches et des salauds, celle des mutilés dans les hôpitaux, celle des jeunes sans avenir, celle des sans-voix et des sans-mémoire. Et quelle danse !
[…]