- Livre : Tristan
- Auteur : Clarence BOULAY
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- Revue de presse
WWW.ONLALU.COM, Aline Sirba, janvier 2018
« La rédaction l’a lu : Lîle du bout du monde »
« Tristan da Cunha est un archipel volcanique britannique perdu dans l’océan Atlantique, au nord des Quarantièmes rugissants. Clarence Boulay en fait le lieu de son premier roman. Comme elle, son héroïne séjourne un temps sur cette terre isolée, habitée par quelques 270 âmes. Le vent, les oiseaux, les vaches, les embruns, on largue les amarres…
Ida, une illustratrice française, embarque seule pour l’île de Tristan (son compagnon doit la rejoindre plus tard), où elle s’apprête à passer quelques mois. Après sept jours de traversée sur un langoustier depuis Le Cap, en Afrique du Sud, elle accoste enfin et se voit accueillie par un couple d’habitants qui la logera durant son séjour. Là, elle se promène, découvre les vaches et les moutons, les champs de pommes de terre, le port, la conserverie, regarde par la fenêtre, dessine et prend des notes. L’île, difficile d’accès en raison des conditions climatiques, accueille les bateaux en détresse, les navires avariés. Ida s’acclimate, participe à la vie de la communauté, avec le sentiment d’être constamment observée ; elle reste l’étrangère. Un jour, un cargo fait naufrage au large de l’île, causant une marée noire : les habitants se mobilisent pour sauver les animaux mazoutés et limiter la menace.
On pourrait croire que la vie d’une aussi petite communauté d’îliens est paisible et routinière, or ce n’est pas le cas ; à Tristan, on ne prévoit rien, le hasard et les éléments décident pour vous : « la pêche, un déchargement, une journée de chasse […], une tempête, les champs. C’est le vent qui décide, Ida. On avise avec lui, comme les nuages, suspendus à l’air ». La jeune femme accompagne trois hommes sur la petite île aux Oiseaux pour circonscrire la menace écologique ; quelques jours soustraits aux regards des autres, comme une incise dans la parenthèse, où tout peut arriver. Mais l’équilibre de la petite société est fragile, et Ida l’apprend à ses dépens ; entre observation, description, participation, comment trouver la bonne distance quand on est un corps étranger ? Car c’est bien une histoire de corps et de sensations, à travers lesquels Ida fait l’expérience de l’essentiel, de la nudité et de la fragilité des sentiments. Un beau premier roman sensible, sensoriel et ethnographique. »